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Eau
Covid-19 : l’ANSES recommande de ne pas épandre les boues non hygiénisées
Publié officiellement le 3 avril 2020, l’avis de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) impose de nouvelles contraintes à l’épandage des boues issues du traitement des eaux usées et va entraîner d’importants changements dans leur mode de gestion. Point sur les conséquences de cet avis sur les stations d’épuration.
Boues d’épuration et covid 19 ce qu’il faut retenir de l’avis de l’anses
A ce jour aucune étude n’a mis en évidence la présence du virus dans les boues.
Saisie par les ministères de l’agriculture et de la transition écologique pour évaluer en urgence les risques éventuels liés à l’épandage de boues d’épuration urbaines dans le contexte de leur contamination possible par le virus à l’origine de l’épidémie de COVID-19, l’ANSES recommande par principe de précaution de ne pas épandre les boues produites durant l’épisode épidémique sans hygiénisation préalable.
« Concernant les boues ayant subi un traitement considéré hygiénisant (arrêté du 8 janvier 1998) produites au cours de la période épidémique », l’Agence estime que « la contamination par le SARS-CoV-2 devrait être faible à négligeable […], au regard de l’efficacité des traitements (compostage, séchage thermique, digestion anaérobie thermophile et chaulage). »
« Concernant les boues n’ayant pas subi de traitement considéré hygiénisant (arrêté du 8 janvier 1998) produites au cours de la période épidémique », l’Agence estime en revanche que « une contamination par le SARS-CoV-2 ne peut être exclue selon les données actuellement disponibles » et qu’« il n’est pas possible de définir avec précision une période de stockage au-delà de laquelle le SARS-CoV-2 pourrait être inactivé ». En conséquence l’Agence recommande de ne pas épandre de boues d’épuration sans hygiénisation préalable.
D’où proviennent les boues d’épuration ?
Les boues proviennent de l’épuration des eaux usées, acheminées par les réseaux d’assainissement dans des stations d’épuration. Elles résultent de l’activité biologique des micro-organismes vivant dans ces stations, qui transforment les matières transportées par les eaux usées afin de les extraire.
Elles sont constituées essentiellement d’eau, de sels minéraux et de matière organique. Composées des sous-produits recueillis aux différentes étapes de la dépollution des eaux usées, les boues d’épuration contiennent toutes sortes de matières en suspension et de matières dissoutes, dont l’ensemble forme une masse liquide et boueuse.
Leur nature dépend du type d’effluents collectés sur le réseau (domestiques, industriels, pluviaux) et du traitement de dépollution des eaux dont elles sont issues (boues primaires, biologiques, mixtes, digérées...).
Le contenu en sels minéraux et matières organiques en fait un amendement de choix pour les sols agricoles en substitut d’engrais industriels.
Que dit l’arrêté du 8 janvier 1998 cité par l’anses dans son avis
L’arrêté du 9 janvier 1998 fixe l’ensemble des prescriptions techniques applicables à l’épandage de boues sur les sols agricoles.
Parmi ces prescriptions, l’arrêté distingue les boues « non hygiénisées » et « hygiénisées ». Pour ces dernières, les contraintes d’épandage sont moins exigeantes pour certaines applications spécifiques. A titre d’exemple les boues ne peuvent être épandues moins de six semaines avant la remise à l'herbe des animaux ou de la récolte des cultures fourragères. Ce délai est en revanche réduit à 3 semaines si les boues sont hygiénisées.
Même si la grande majorité des stations d’épuration mettent en œuvre des traitements d’hygiénisation, rares sont les sites pour lesquels la démarche auprès des autorités a été faite pour confirmer le caractère hygiénisé des boues produites. En effet, l’immense majorité des épandages réalisés en France ne requerraient pas, jusqu’à aujourd’hui, l’utilisation de boues « hygiénisées »
Que change l’avis de l’anses ?
Pour les boues hygiénisées (environ 90% du total des boues épandues), il convient de démontrer le plus rapidement possible l’efficacité de l’hygiénisation au regard des prescriptions de l’arrêté de 1998.
Pour les boues non hygiénisées (environ 10% des boues épandues), il convient d’identifier de mettre en place des traitements hygiénisants, ou de transférer vers un autre site qui en dispose.
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