COVID 19 : SUEZ adapte et redémarre en France ses usines de recyclage des plastiques

Depuis le début de la pandémie et du confinement, une partie de l’industrie du recyclage a été dans l’obligation d’arrêter sa production. Sur les 4 usines de recyclage de plastiques de SUEZ en France, 3 d’entre elles ont fermé pendant en moyenne 3 semaines. Leurs fournisseurs, à l’arrêt, n’étaient plus en capacité de les approvisionner. Leurs prestataires de maintenance et leurs clients ont également été contraints de fermer leurs portes. Si la production a été arrêtée, en revanche la partie logistique n’a pas été impactée.  SUEZ a même connu en mars un volume exceptionnel de livraison de paillettes recyclées en plastique PET, grâce à la forte demande des producteurs d’eau minérale.
Comme toutes les entreprises, chaque direction d’usine a profité de cette pause forcée pour actualiser son Plan de Continuité d’Activité (PCA). Quelles stratégies et dispositions mettre en place pour garantir la reprise de ses activités ? Cet exercice de management a permis de définir les priorités, les effectifs critiques… Plusieurs scénarios ont été finement étudiés : interruption partielle ou totale, télétravail pour qui, avec quelles modalités, horaires d’ouverture, roulement d’effectifs avec la prise des congés, RTT, quelle organisation de cellule de crise ?... Autant de questions auxquelles il a fallu trouver des réponses.
En parallèle de cette actualisation des PCA, le premier effet de ce confinement a été de gérer l’absentéisme d'une partie des salariés contraints de garder leurs enfants depuis la fermeture des écoles ou ne disposant plus de transport pour rejoindre leur travail.  
Après avoir rassemblé toutes ces données, le fonctionnement des usines a été complètement revu et adapté avant leur redémarrage complet :

• l’organisation du travail  a été repensée, pour  faire  en  sorte  que tous les  collaborateurs  ne  se  retrouvent  pas simultanément au vestiaire lors de la prise ou en fin de poste et respectent le minimum d’un mètre entre chacun ;
• les parties communes ont été réaménagées afin de respecter les gestes barrières ;
• un programme spécifique de désinfection a été mis en œuvre : nettoyage des points de contact (poignées de porte, etc.), des postes de travail en production comme dans les bureaux, des postes informatiques, des téléphones fixes, imprimantes, des casques, lunettes de protection…
  
• l’accueil des transporteurs comme des prestataires ont été revus. Toutes les interventions non urgentes ont été reportées ;
  
• du gel hydro-alcoolique a été mis systématiquement à disposition à l’accueil des sites et des mesures de précaution simples ont été prises, telle que l’interdiction de se transmettre des objets.

SUEZ a également fait face à la pénurie de masques et aux difficultés d’approvisionnement. Des masques chirurgicaux et des masques FFP2/FFP3 ont été commandés, réceptionnés et distribués aux collaborateurs, ciblant en priorité ceux dont les activités nécessitent des masques réglementaires.

Après s’être assuré de la sécurité de ses collaborateurs,  de ses transporteurs et prestataires, SUEZ a décidé de relancer toutes ses activités de recyclage de plastique afin de garantir la continuité de son service.
Aujourd’hui, ses usines ont redémarré à 100 % de leur capacité de production.
L’usine de Landemont (49) près de Nantes a relancé son activité de recyclage de films agricoles usagés ainsi que celle, toute récente, dédiée au recyclage des films post commerciaux et industriels (films emballant les palettes par exemple).
Celle de Vernie (72) à proximité du Mans, spécialisée dans la valorisation des PVC post industriels, très impactée par les approvisionnements en provenance de la construction, a également redémarré.

Quant aux 2 unités spécialisées dans le recyclage et la valorisation de bouteilles et flacons en plastique PET : l’usine de Bayonne (64), la seule usine implantée dans le grand sud-ouest, a repris son activité dès la semaine du 14 avril ; la seconde, France Plastiques Recyclage (FPR), basée à Limay (78) en Ile-de-France, n’avait pas connu de fermeture. Sa proximité des gisements franciliens et des ventes exceptionnelles auprès des producteurs d’eau minérale (fortement sollicités par la grande distribution) ont eu pour conséquence de lui éviter une fermeture.
Si les unités industrielles de SUEZ ont redémarré, leur équilibre de fonctionnement reste conditionné par les apports : les approvisionnements en PET sont fortement impactés par la fermeture de près de 40 % des centres de tri des collectes sélectives en France. De même, les volumes de films PE ne sont pas très élevés puisqu’ils proviennent en partie de l’industrie. Enfin, le redémarrage très attendu du secteur du bâtiment devrait ramener les approvisionnements de PVC à la normale.

Ces usines de recyclage du plastique sont l’un des maillons essentiels de l’économie circulaire, un rouage nécessaire au bon fonctionnement d’un certain nombre d’industries et de secteurs. En les redémarrant, SUEZ assure ses missions et participe à la sécurisation de l’activité de ses fournisseurs et de ses clients.  

Les processus industriels sont quasi identiques d’une usine à l’autre. Seule différence majeure, une étape supplémentaire de prélavage/lavage pour les plastiques PET et PE. Ensuite les opérations sont quasi similaires : opérations de tri, broyage et/ou granulation, extrusion pour le r-PET fabriqué dans l’usine FPR pour obtenir une qualité alimentaire. Des contrôles sont opérés tout le long des différents processus industriels. En France, SUEZ produit 100.000 tonnes de matières premières recyclées :

• le PET est ensuite transformé en une nouvelle bouteille ou barquette alimentaire ou de la fibre textile
• le PVC redevient un tube ou une fenêtre
• le PE est à nouveau transformé en films ou en tuyaux d’irrigation…

Le recyclage progresse en France mais trop peu en regard des objectifs fixés par la Feuille de Route Economie Circulaire à savoir tendre vers 100 % de plastiques recyclés en 2025. Entre 2016 et 2018, les quantités recyclées ont tout de même progressé de 6,8 % en France pour 5,7 % en Europe*. Le recyclage des plastiques s'établit néanmoins à 32,5 % en Europe alors que la France n’atteint que 24,2 %. Par exemple, même si 88 % des Français trient, dont 48 % systématiquement**, seulement 57 % des bouteilles en plastique sont pour le moment recyclées. Il nous faut aller chercher le delta des bouteilles en plastique ni triées et ni collectées à ce jour. La marge de progression est tout de même importante et c’est le cas aussi sur les autres résines de plastique.

Afin de développer et pérenniser la filière industrielle du recyclage, SUEZ propose différentes pistes comme de :

• soutenir la réincorporation de matières recyclées dans les produits. Par exemple, les certificats d’économie carbone que remettent les régénérateurs à leurs clients, constituent un outil incitatif permettant aux entreprises utilisatrices de matière première recyclée, d’évaluer la réduction de leur empreinte carbone, tout en les encourageant à intégrer la dimension recyclage dès la conception de leurs produits. L’écoconception est un levier puissant pour atteindre et dépasser les objectifs nationaux fixés par la feuille de route Economie circulaire ;
• de continuer le déploiement de l’extension  des  consignes  de  tri pour capter tous les flux de plastique.
  

Le saviez-vous :

1 tonne de PET recyclé par rapport à 1 tonne de matière vierge consomme 3 fois moins d’énergie et 1,4 téq. CO2¬ en moins soit l'équivalent de plus de 8 allers/retours Paris-Marseille en avion.


* Source PLASTICEUROP

** Source CITEO - Chiffres 2018