Eau

Inauguration de l'usine méthanisation des boues et de l'unité d'épuration du biogaz de la station eauvitale de Dijon-Longvic

François REBSAMEN, maire de Dijon, président de Dijon métropole, Franck ROBINE, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté et préfet de la Côte-d’Or, Sabrina SOUSSAN, présidente directrice générale de SUEZ, et Antoine HOAREAU, vice-président de Dijon métropole en charge de l’eau et de l’assainissement, président de la SEMOP ODIVEA, ont inauguré le vendredi 14 avril 2023 l’usine de méthanisation des boues et l’unité d’épuration du biogaz de la station d’épuration eauvitale de Dijon-Longvic.

Un service d’eau et d’assainissement qui produit de l’énergie

Odivea, première Société d’économie mixte à opération unique (SEMOP) multiservices de France qui gère les services publics de l’eau sur 10 communes de la métropole et de l’assainissement de 14 communes de la métropole dijonnaise (environ 200 000 habitants), a lancé le 7 juillet 2021 la construction de l’usine de méthanisation des boues de station d’épuration eauvitale. Elle est complétée par l’unité d’épuration du biogaz, conçue et réalisée par Dijon métropole. À la pointe de la technologie, ces 2 usines visent à produire du gaz « vert » destiné à être réinjecté dans le réseau de distribution géré par GrDF. Ce projet innovant confirme l’ambition de Dijon métropole en matière de transition énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce à une véritable filière de traitement local de valorisation des déchets, puisque la méthanisation permet de transformer les eaux usées en énergie verte, en produisant du biométhane à partir des boues issues de l’épuration de l’eau.
La production de biométhane est estimée à 10 GWh/an soit l’équivalent des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire de 4 000 foyers de la métropole (soit 2 % des habitants de Dijon métropole).
En matière de bilan carbone, la filière complète de traitement des boues ainsi modernisée passe de +1 342 tCO2 émis/an à -1 694 tCO2 émis/an essentiellement grâce à la production de biométhane et contribue à faire de la station d’épuration eauvitale une station « ressource ».

Un procédé d’hydrolyse thermique unique en Région Bourgogne-Franche-Comté

La station eauvitale est équipée d’un procédé d’hydrolyse thermique des boues qui constitue une première en Région Bourgogne-Franche-Comté. Cette technologie permet à la station eauvitale de proposer un traitement des matières issues de l’industrie agroalimentaire du territoire. Cette nouvelle technologie accélère la digestion des boues et améliore leur déshydratation. Le volume des boues qui est évacué est ainsi réduit de près de 50%.
6 600 tonnes de matières issues de l’industrie agroalimentaire seront ainsi réceptionnées et traitées par l’unité de méthanisation d’eauvitale et cela permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 3000 tonnes par an. Par ailleurs, la substitution de près de la moitié de l’épandage par la méthanisation agit également sur la sobriété des transports : ce seront dorénavant 480 camions par an qui transporteront les boues contre 904 auparavant

Une coopération financière à plusieurs niveaux pour une station eauvitale à la pointe qui répond aux enjeux environnementaux et énergétiques


Le coût total de la construction de l’usine de méthanisation des boues et de l’unité d’épuration de biogaz s’élève à 18 millions d’euros répartis comme suit :

  • L’usine de méthanisation a représenté un coût total de 15 millions d’euros, financé principalement par Odivea (environ 10 millions) et par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse à hauteur de 5,5 millions d’euros, au titre du plan France relance.
  • Concernant l’unité d’épuration de biogaz, celle-ci a représenté un coût de 3 millions d’euros, financé entièrement par Dijon métropole.

Par ailleurs, s’est tenu le même jour le Conseil d’administration d’ODIVEA pour valider les comptes 2022 de la SEMOP : 35 millions d’euros de chiffre d’affaire, des charges d’exploitation maitrisée, et près de 35 millions d’euros investis dans la métropole depuis deux ans, malgré les difficultés rencontrées pour l’approvisionnement des équipements et matériaux.
Lancement de la télérelève de l’ensemble des compteurs individuels avec près de 35 000 compteurs équipés, entretien des canalisations, notamment dans le quartier des Grésilles avec le chemisage de 800 ml de la conduite d’adduction d’eau potable principale reliant Poncey-les-Athée à Dijon, réfection de l’ensemble des systèmes d’automatisme de la station d’épuration, déploiement de la technologie Indense dans cette même station afin d’améliorer la densification des boues issues de l’épuration des eaux usées, construction d’un nouveau bassin d’orage de 15 000 m3 pour stocker les eaux usées du système unitaire de Dijon pendant les épisodes pluvieux afin de limiter les rejets des effluents dans les milieux naturels : autant de chantiers menés depuis deux ans qui s’inscrivent dans le cadre d’une série d’investissements de Dijon métropole pour assurer un service public de l’eau et de l’assainissement de haute qualité, reflet des ambitions en matière de préservation de la ressource en eau, de protection de l’environnement et de santé publique.

Dijon, ville pilote de la transition écologique en Europe, « checke pour le climat »

Ces deux équipements viennent une nouvelle fois illustrer et renforcer la volonté politique de Dijon métropole de sortir des énergies fossiles : l’un des objectifs prioritaires de la collectivité est de produire suffisamment d’énergie renouvelable pour couvrir 69 % des besoins de Dijon métropole à l’horizon 2040.
Pour François REBSAMEN, maire de Dijon, président de Dijon métropole : « La neutralité carbone est un objectif impératif et l’échelon local est la clé de la réussite. La position de Dijon métropole en tant que territoire leader en matière de transition écologique a d’ailleurs été confortée dernièrement puisque notre projet global de transition énergétique a été retenu, aux côtés de Nantes, pour le programme « Villes pilotes / 100 villes neutres et intelligentes pour le climat » parmi 25 projets européens. C’est une nouvelle reconnaissance, non seulement française mais aussi européenne, de la politique sociale-écologique que je conduis depuis plus de 20 ans. Cela montre que nous pouvons concrètement concilier deux impératifs au service de la qualité de vie, de la santé et du pouvoir d’achat : le progrès technologique et écologique, et la préservation de nos écosystèmes. Dijon est et continuera d’être, j’en suis certain, une formidable ambassadrice de l’innovation dans les territoires, et au sein de l’Union européenne, pour la transition écologique, au service des citoyens et de la lutte contre les changements climatiques. »
En effet, Dijon fait figure de modèle européen dans la construction d’une politique énergétique territoriale ambitieuse pour répondre aux enjeux climatiques, à l’image du quartier à énergie positive de Fontaine d’Ouche dans le cadre du projet européen Response. Ce projet permet de développer de nouvelles compétences technologiques et méthodologiques, d’ancrer la sobriété énergétique dans les pratiques quotidiennes des habitants et de favoriser un mix énergétique reposant sur les énergies renouvelables produites localement. Pour mémoire, c’est avec Response la 1ère fois qu’un projet d’autoconsommation collective de cette ampleur est déployé dans un quartier populaire en milieu urbain, avec notamment la complète rénovation de l’école Buffon, 1ère école à énergie positive de France, qui produit davantage d’énergie qu’elle n’en consomme grâce à la pose de panneaux photovoltaïques en toiture. Les surplus de cette énergie verte seront stockés sur des batteries de voitures recyclées pour alimenter les équipements municipaux situés à proximité : gymnase, piscine, centre sportif La Source…
Ce cercle vertueux pourra ainsi être dupliqué dans d’autres quartiers de la Ville de Dijon et également profiter aux 52 autres villes européennes sélectionnées parmi lesquelles ses villes partenaires Turku (Finlande) et Saragosse (Espagne).
Cette ambition se structure également autour de plusieurs projets dédiés à la transition énergétique et écologique, avec notamment le projet d’hydrogène vert de la station Dijon-Nord. Zéro bruit, zéro gaz à effet de serre et zéro particule : l’hydrogène vert est une énergie propre qui apporte une solution locale au défi global du changement climatique. Grâce à ce projet, Dijon métropole multiplie les technologies et les moyens de réduire significativement les émissions CO2 de la collectivité. À terme, la production de la station Dijon Nord s’appuiera essentiellement sur l’unité de valorisation énergétique qui traite les déchets ménagers de 88 % de la population de la Côte-d’Or et sera équipée d’un turbo-alternateur pour produire de l’hydrogène vert via un électrolyseur. Cela permettra de faire rouler les 8 premières bennes à ordures ménagères à hydrogène de France ainsi la plus grande flotte de bus de réseau de transports publics de la métropole (27 bus seront ainsi mis en service). La station Dijon Nord aura une capacité de production quotidienne de 440 kg d’hydrogène et cette technologie permettra d’économiser 1 750 tonnes de CO2 chaque année, soit l’équivalent de 24 millions de kilomètres en voiture citadine.
Cette volonté politique se traduit également par la création il y a 10 ans du réseau de chaleur urbain, atteignant aujourd’hui plus de 130 km, un réseau de tramway mis en place en 2012, par la création de la centrale photovoltaïque de Dijon-Valmy, la piétonisation du centre-ville, le développement des pistes cyclables, le grand projet alimentation durable 2030, labellisé territoire d’innovation et de grande ambition, ou encore le projet de métropole connectée OnDijon.

FOCUS : les 3 atouts du biométhane


1/ la lutte contre le changement climatique
De sa production à son utilisation, le bilan carbone du biométhane est neutre Il contribue ainsi aux objectifs la loi européenne sur le climat (mars 2023) de réduction d’au moins 55% d’ici à 2030 des émissions de gaz à effet de serre (GES) par substitution à l’usage d’énergies fossiles ou d’engrais chimiques

2/ l’indépendance énergétique des territoires
Produit et utilisé localement, le biométhane favorise l’indépendance énergétique des territoires vis-à-vis des énergies fossiles
Sa production est source d’emploi non délocalisables

3/ la protection de la santé publique grâce au gaz « vert »

Les carburants issus du biométhane n’émettent pas de particules fines et pratiquement pas d’oxyde d’azote
Le biométhane présente l’avantage de réduire les émissions sonores de 50% par rapport aux moteurs diesel.